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Moncaup, ses fontaines et ses sources, son lavoir

Moncaup : ses fontaines et ses sources, son lavoir

Moncaup a pour noyau son église et les maisons se sont groupées autour d'elle pour se serrer les unes aux autres-dit-on pour se protéger des dangers tels que le loup- mais surtout pour ne pas empiéter sur les terres cultivables. Le village s’est étendu selon ses points d’eau : Au Nord -Ouest, le ruisseau de la fontaine de Groussan qui, après avoir accueilli les eaux de la Fontaine de l’Oumbre, traverse la Maillolo. Ensuite enrichi par la Goute de la Hount, il alimente les sarcophages et passe au lavoir.

                         

                        Le ruisseau de Groussan dit La rigole de La Maillolo en Avril 2021

Ensuite, il file le long de l’église et descend sur la droite pour arriver à son point de jonction avec las Maledas (ou Maledos ainsi orthographié sur le cadastre). Les Moncaupois l’appelle aussi l’Agua. A cet endroit, auparavant il alimentait le moulin seigneurial qui se situait entre le pont Delapart et le pont du Barry. On retrouve trace sur le compois en 1664 de son propriétaire, seigneur de la Moulette. Le meunier, Pierre Sabadie, en était le locataire. Puis à la mort de la dernière héritière des seigneurs de la Moulette, Marguerite d’Ustou laisse en 1707 par testament le moulin au séminaire du Comminges. Il fut mis en location perpétuelle à partir de 1720 pour 110 livres à Jean Sabadie. Après la Révolution c’est la famille d’Arroudge qui reprendra le moulin de père en fils jusqu’à la seconde guerre mondiale. On dépiquait encore avec la paire de bœufs (témoignage de Roger Torres) Un deuxième moulin-le Moulin de la Molo ou Moulin de Roc- existait à Moncaup depuis certainement la Révolution Française (voir minutes notariales) jusqu’aux années 1930. Le cadastre napoléonien de 1834 montre clairement l’emplacement du Moulin « à eau dit La Molo » et la dérivation du ruisseau qui avait été faite pour l’alimenter. Restent quelques vestiges.

La fontaine de Lubioun avec son ruisseau (en amont du Chemin de Passeret) participe aussi avec la fontaine dite Oueil de la Hos (entre Mouncaoubet et Lubioun) à grossir Las Maledas.

Tout au long de son parcours vers Cazaunous,le long du « Chemin des Prés » le ruisseau Las Maledas ou ruisseau de Mourach (nommé ainsi par nos anciens à cet endroit)reçoit les eaux d’autres sources, d’autres Goutes comme Gouto de Teil (sous la station d’épuration), Gouto des Ousquets.

En 1834, le pont du Barry s’écroula, le bois étant pourri. Une vente d’une terre communale fut nécessaire pour payer les réparations. Dans les années 1970/1980, le pont a été totalement rénové pour permettre aussi l’élargissement de la route allant vers Arguenos.

En 1920, le pont de Delapart , en bois ,est aussi rénové

Les 3 ponts « passerelles » du Chemin des Prés (voir délibérations municipales) ont été construits en 1928 par François Torres pour le passage de Las Maledas ou le ruisseau de Mourach.

Ces ruisseaux servaient tout autant à abreuver les bêtes, qu’à servir pour leur quotidien les Moncaupois. Pour gérer cette eau vitale, des fontaines, des bassins et lavoir furent construits.

En 1904, on construit l’abreuvoir de la Fontaine d’Hountorbe sous la borne de Bardachine.                            

                       

 

                                                         Le Lavoir construit en 1923 

 

Le lavoir n’était pas seulement le lieu où se lavait le linge. Si c’était un lieu d’échange pour les femmes principalement, il fut une contribution pour la santé publique et de l’hygiène face aux épidémies comme le choléra. La loi du 3 février 1851 sous Napoléon III accorda un crédit pour subventionner à hauteur de 30 % la construction des lavoirs. L’utilisation des lavoirs a progressivement été abandonnée au XXème siècle en laissant sa place aux lessiveuses puis à la machine à laver à partir de 1950. (plan et coupe du lavoir ,du captage, de la borne fontaine et de l’abreuvoir par l’architecte Castex juin 1923, consultable aux archives Départementales sur place)

Conjointement, en 1923, les travaux d’adduction d’eau potable commencent à Moncaup avec aussi l’installation de trois bornes fontaines et cinq bassins. Les bornes (une entre autres au début du Chemin des Prés) servaient aussi aux pompiers. Elles ont été retirées au profit de celles rouges plus appropriées pour éteindre les incendies. (projet de distribution d’eau potable par l’architecte Castex juin 1923 consultable sur place aux Archives Départementales).

                                                 La fontaine du Barry

Si les travaux d’adduction ont commencé dans les années 1920, les raccordements ont été progressifs d’une part en raison de la pression insuffisante qui a nécessité le changement des tuyaux en 1931 et d’autre part du raccordement onéreux et parfois trop court pour arriver aux maisons. Celles-ci avaient pour unique pièce de vie, la cuisine où on vivait. Avec l’âtre (ech larè), le point d’eau, « enchâssé dans le mur, était formé d’une grosse pierre creusée portant de chaque côté deux autres pierres plates surélevées »(G.Pradère) On allait à la source ,la Hount ou fontaine chercher l’eau pour la cuisine et remplir la bassine pour se laver devant la cheminée. Alors, quand les conditions financières et techniques le permirent, Moncaup petit à petit se raccorda. Toutefois en 1975, restait encore une maison qui continuait à s’alimenter en eau à la fontaine. La consommation d’eau fut longtemps forfaitairement facturée. Aujourd'hui, des compteurs individuels ont été installés.

 

                                                       Le bassin de l’Eglise