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Moncaup et son école

L’école

L'éducation devient un enjeu important dès les débuts de la Révolution. Les instituteurs dont le corps est formé par la loi du 12 décembre 1792,ont pour mission d'ouvrir l'enseignement primaire à tous. Le ministère de l'Instruction publique, créé en 1824 développe les écoles normales d'instituteurs préparant à un brevet de capacité délivré par l'inspecteur d'académie. La loi Guizot, en juin 1833, finit de fixer le dispositif : « toute commune est tenue d'entretenir au moins une école primaire élémentaire ». Les lois de Jules Ferry achèvent l'organisation de l'enseignement primaire à travers sa gratuité (1881), son obligation jusqu’à 13 ans (1882), la création du primaire supérieur et des cours complémentaires chargés de l'enseignement dit moderne (juin 1881) prévu et enfin la laïcisation des contenus d'enseignement (mars 1882). A la veille de la guerre de 1914, 4 filles sur 5 sont élèves de l'école de la République.

Grand raccourci de l’histoire de l’enseignement-trop vite effectué je vous l’accorde- pour accueillir notre premier instituteur en 1800 :Bertrand Lafforgue. Ses missions étaient que chaque enfant sache lire, écrire, compter et parler français. Gare à celui qui ne respectait pas la consigne de parler Français !! Le patois était la langue parlée entre parents et enfants, amis et connaissances, et pour faire commerce notamment avec le maquignon.

Du fait de l’absence d’une école à Moncaup, la classe se tenait dans une grange aménagée à cet effet. Elle se trouvait derrière l’ancienne mairie (chemin de la Rouère) et était une classe unique et mixte où cohabitaient tous les âges et tous les niveaux. Puis ce fut dans une autre grange qui se trouvait au pont du Barry (actuellement abri de garage de Laurent C.) Cette instruction demandera aux moncaupois une imposition additionnelle pour subvenir aux salaires des instituteurs et à la location des granges. Arrive un nouvel instituteur de 30 ans en 1869 et restera longtemps en poste : Monsieur Jean Megardon. Il était encore recensé en 1911. Il logera à Arguenos puis à Moncaup au 1ier étage de l’école lorsqu’elle sera construite et ouverte. En 1884, le Ministère de l’Instruction publique avait demandé à tous les instituteurs responsables d’école de rédiger une monographie de la commune où ils exerçaient et leur avait fourni un questionnaire-type. Monsieur Megardon rédigea celle de Moncaup en 1886 et laisse un témoignage précieux du lieu et de la population. Il obtiendra gain de cause en demandant une école en pierres et en briques (documentation jointe).

                                            

                                                      Situation de la future école

Par délibération municipale en 1891, le projet prend forme par l’achat de deux parcelles de 13 ares60 et de mobilier scolaire. Un emprunt sur 30 ans est voté en 1893 ce qui permit de commencer les travaux pour les terminer en 1896 . Arseguet Cyprien entrepreneur à Moncaup clôtura le chantier    

   

Mr Megardon militera pour qu’une caisse des écoles en 1906 soit instaurée à Moncaup afin de permettre aux « indigents » de laisser leurs enfants fréquenter la classe. Car celle-ci était désertée au moment où les parents avaient besoin de mains pour les foins ou récoltes, les enfants alors étaient employés.

             Photo prise en 1900 de la classe de Mr Megardon sur les marches de la nouvelle école 

  De gauche à droite et de bas en haut, les noms et prénoms des 16 filles et 13 garçons:

       1ier rang: Jean-Marie Daspet dit maçon de chez Cardayre, Jean Ribet dit de chez Garde, Jean-Marie Daspet dit de chez Hourtense, Albert Sabadie dit de chez Aroudgé, Dominique Bon dit de chez Pey, Jean-Marie Bon dit de chez Pey

       2ième rang: Berthe Sabadie dite de chez Maire, Adeline Sabadie dite de chez Maire, Anna Joséphine Daspet dite de chez Carabulle, Mathilde Galin dite de chez Aroudgé de Dessus, Marie Dencausse dite de chez Couloum, Catherine Daspet dite de chez Cardayre, Berthe Duchein dite de chez Lascal.

       3ième rang: Maria Pradere dite de chez Laregart, Françoise-Anne Josephine Bon dite de chez Lahore, Jeannette Bon dite de chez Lahore, Josephine Sabadie dite de chez Gouillou, Madeleine Sabadie dite de chez Prat de Louach , Anne Berthe Ribet dite de chez Garde, Germaine Duchein dite de chez Antoine

       4ième rang: Cixte Cier dit de chez Pericot, Simon Duchein dit de chez Lascal, Jean Daspet dit de chez Cardayre, Guillaume Sabadie dit de chez Gouillou, Alfred Sabadie dit de chez Prat de Louach, Gabriel Daspet dit de chez Hourtense, Pierre Dulac dit de chez Bouruch

       5ième rang: Michelle Bon dit de chez Faulin, Jean Megardon instituteur, Marie Duchein dit de chez Pelet 

Tous les noms ont été écrits par les sœurs, Berthe et Angelia Larregart qui ont connu ces élèves quand ils sont devenus adultes. Toutefois elles n'ont pas su préciser la date de cette photo. Toutefois, une des moncaupoises sut la situer clairement grâce à la présence de son père sur la photo soit 1900. (ci-dessous document écrit de leurs mains). Quant aux appellations "dit de chez", l'orthographe relevée parfois sur l'état-civil, sur les registres militaires ou minutes notariales, ont connu des variantes selon la "plume". Parfois elles étaient dictées par la personne elle-même quand elle savait écrire ou bien phonétiquement par la personne qui devait enregistrer.

             

Succédera la première institutrice à Moncaup Melle Latreille Berthilde pour l’année scolaire 1920/1921(recensement).

Puis au fil des années, des maîtres et maîtresses viendront déposer leur « marque » d’enseignement. Nos parents et grands-parents en parleront toujours avec beaucoup de respect malgré leur sévérité. Certains racontaient que parfois « des petits cheveux étaient tirés à te décoller les pieds du plancher ». C’est un témoignage d’un de nos anciens dont je tairai le nom !!!

Melle Badia, Mr Louis et bien d’autres se sont voués à porter leurs élèves filles et garçons, prenant sur leur temps pour les préparer à passer des concours pour l’un d’entre eux notamment de la Poste.

Puis, un arrêté ministériel tomba et malgré la pétition, la fermeture de l’école fut programmée en 1967. L’école d’Arguenos était fermée depuis 4 ans et leurs enfants au nombre de six venaient à Moncaup. La classe comptait 11 élèves et notre dernière institutrice, Françoise Girard. dut se résigner à être la dernière maîtresse.

Le tableau noir a trouvé sa place dans la salle de délibérations de la Mairie. 

L’école devint une maison de location en 1968 pour des particuliers puis transformée en gîte de groupe en 1990 inauguré le 16 octobre 1993 par Mr le Député IDIART avec, à sa droite, Mr Jean-Marie DULAC maire de Moncaup.

Le gîte ferma sa porte près de 20 ans plus tard au bénéfice d’un particulier qui l’acheta.